Urgence petite enfance : Les lettres ouvertes aux candidats aux élections législatives
A quelques jours des élections législatives, le Syndicat National des Professionnels de la Petite Enfance (SNPPE) lance un appel aux candidats pour réformer le secteur face à la situation alarmante de la petite enfance en France, et appelle tous les professionnels du milieu à relayer la lettre aux candidats de leurs circonscriptions.
Revendications
Revalorisation des salaires
Le SNPPE revendique une augmentation des salaires d'au moins 300 euros nets par mois « pour reconnaître le travail essentiel des professionnels de la petite enfance»
Les conditions de travail doivent également être améliorées.
Cela passe par des mesures pour prévenir les risques psychosociaux et une amélioration des infrastructures. Ils demandent aussi de réduire le ratio de personnel afin de garantir un encadrement de qualité. : d’ « 1 pro pour 3 qui ne marchent pas et 1 pro pour 5 qui marchent » contre des ratios actuels de 1 pro pour 5 et 1 pour 8 respectivement. Toutes les exceptions dérogatoires pour les micro-crèches doivent être supprimées pour garantir une supervision adéquate.
Financements cohérents
Pour soutenir ces améliorations, des ressources financières adéquates doivent être allouées. Le SNPPE appelle à une réforme globale des systèmes de financement des Établissements d'Accueil du Jeune Enfant (EAJE) pour assurer un financement équitable et adapté aux besoins des crèches.
Formation de qualité
Le syndicat insiste sur la nécessité de renforcer les programmes de formations initiales et de rendre les formations continues obligatoires pour maintenir des standards élevés de qualité. La reconnaissance des diplômes doit également être améliorée pour valoriser les compétences acquises.
Sauvegarde des structures existantes et relais petite enfance (RPE)
Il est vital de sauvegarder les crèches familiales, reconnues pour leur qualité par les parents et les professionnels. Cela passe par une révision du statut et des conditions salariales des assistantes maternelles. Il est crucial de ne pas surcharger les responsables de RPE avec de nouvelles missions d’intermédiation, afin de préserver l'accompagnement des professionnels mis en place.
Mise à jour du 21/06/2024
La Fédération Française des Entreprises de Crèches (FFEC) et le Regroupement des Entreprises de Micro-crèches (REMi) ont eux aussi lancé un appel aux candidats aux législatives 2024 dans une lettre ouverte commune. Les organisations appellent les candidats aux législatives 2024 à placer l’intérêt supérieur des enfants au cœur des travaux des autorités, autour de 4 priorités :
1. Assurer un personnel de qualité en nombre suffisant
Le besoin est urgent : 30 000 nouveaux professionnels sont nécessaires pour les places existantes. Les organisations suggèrent de lancer un plan de formation, en intégrant des mesures comme la promotion par la Validation des Acquis de l’Expérience (VAE), permettant une montée en responsabilité rapide et une augmentation de salaire.
2. Financer la qualité de l’accueil avec un indice objectif
La FFEC et le REMi appellent à la mise en place d’un #BonusPourTous de 150 euros nets par mois pour tous les professionnels, indépendamment du statut de leur structure.
La mise en place d’un indice Crèche du coût objectif de la qualité est proposé pour encourager les financeurs à ajuster leurs contributions en fonction des coûts réels d’une place de crèche.
3. Renforcer la participation des employeurs pour l’égalité professionnelle
Les employeurs versent 35 milliards d’euros par an à la Branche Famille de la Sécurité Sociale, mais les enfants des salariés ne bénéficient pas d’un droit universel à une place d’accueil. Le Crédit Impôt Famille des employeurs (CIFAM), doit être maintenu et facilité, notamment pour les TPE-PME, professions libérales et indépendants.
4. Rétablir un cercle vertueux de confiance
La qualité de l’accueil en crèche varie selon les départements et les statuts juridiques des structures. Pour restaurer la confiance des familles et des partenaires, la FFEC et le REMi demandent des « contrôles réguliers aux résultats rendus publics ». Ils insistent également sur la nécessité de publier les arrêtés ministériels en attente depuis 2012 concernant les normes alimentaires et de sécurité.
Sources :
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