Rapport de l'IGAS : Une qualité d’accueil hétérogène dans les crèches en France
« Un quart des répondants au questionnaire « professionnels » ont indiqué avoir déjà travaillé dans un établissement qu’ils considéraient comme maltraitant à l’égard des enfants », c’est ce que précise le rapport de l'Inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS) rendu public par le ministre des Solidarités Jean-Christophe Combe ce mardi 11 avril 2023. Mandaté par le Gouvernement en réponse au décès d'un bébé de 11 mois dans une crèche privée à Lyon en juin 2022, ce dernier repose sur huit mois de travaux, incluant plus de 300 entretiens, des visites sur le terrain dans 36 établissements, ainsi que des questionnaires envoyés à des milliers de salariés, directeurs d'établissements et parents.
Les récits collectés dépeignent des problèmes sérieux et des circonstances préoccupantes dans certaines garderies : des enfants négligés sur les toilettes, privés de sieste faute de lits, laissés en pleurs jusqu'à ce qu'ils s'endorment, humiliés, insultés, voire nourris de force.
L’UNAF (Union nationale des associations familiales) et le SNPPE (Syndicat national des professionnels de la petite enfance) expriment leur inquiétude face à la logique économique axée sur la rentabilité, nuisant à la qualité de l'accueil des enfants, des familles et des professionnels, comme le souligne le rapport. Ils dénoncent cette approche et appellent à des réformes radicales. La Fédération Française des Entreprises de Crèches (FFEC) reconnaît les dysfonctionnements graves dans certaines crèches, mais souligne que cela ne représente pas la norme. Elle s’engage par ailleurs à mettre en application toute nouvelle réforme pour garantir la sécurité d'accueil des enfants et prévenir les maltraitances.
Jean-Christophe Combe, ministre des Solidarités et de l'Autonomie, a exprimé son inquiétude face aux dysfonctionnements constatés dans les crèches en France. Bien que les critères de recrutement aient été revus, le ministre a souligné qu'il ne soutient pas l'embauche de personnel non qualifié. Il a toutefois mentionné qu'il serait dommage d'offrir une porte d'entrée aux employeurs peu scrupuleux sans exiger de qualifications professionnelles. La pénurie de capacités d'accueil et les pratiques abusives rendent la situation inquiétante pour les crèches, qui suscitent des questionnements autour de la sécurité et la qualité proposée au sein des structures.
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