Le développement psychocorporel de l’enfant
Article rédigé par Cécile Kostadinoyski, thérapeute psychocorporelle en biodynamique et Orthophoniste en méthode corporelle : plus-belle-l-enfance.fr
Le développement psychocorporel de l’enfant se joue à travers toutes les expériences traversées, depuis le ventre de la mère, en passant par la naissance, puis les premiers mois et années de vie.
Nombreuses sont les disciplines qui décrivent le développement psycho-affectif du tout-petit, ou bien le développement psychomoteur de 0 à 3 ans, et d’autres encore le développement langagier. Les professionnelles de la petite enfance ainsi que les parents ont la possibilité de lire et de découvrir beaucoup d’informations passionnantes.
Toutefois, il est important de comprendre que ces différents versants du développement du petit enfant sont totalement imbriqués, liés, entrelacés, et dépendants les uns des autres.
En effet, dès la vie intra-utérine, à la naissance et pendant ses premières années, l’enfant passe par différentes étapes qui organisent sa vie motrice, psychique, relationnelle et langagière. C’est par l’intégration de ces passages si liés entre eux que l’enfant se construit.
Pendant la grossesse, quand tout se déroule « idéalement », on peut dire que le bébé arrive dans de bonnes conditions. Malheureusement, cette situation se présente de manière exceptionnelle. Très souvent, la maman peut ressentir de grands stress, comme par exemple, l’obligation d’un test d’amniocentèse (avec la pensée que l’enfant peut être porteur de handicap), une situation familiale complexe, des deuils éventuels, un risque de prématurité (donc alitement). On dit que le bébé est une éponge et qu’il ressent le stress de sa maman…
La réalité est que ce stress a des effets négatifs au niveau neurologique. En effet, le stress de la maman entraine une augmentation du taux de cortisol (hormone) dans le cerveau du bébé, ce qui crée une toxicité au niveau d’une partie très importante du cerveau : l’hippocampe. Cette toxicité peut entrainer plus tard des troubles des apprentissages mais surtout des difficultés dans la régulation des émotions.
La manière dont se passe la naissance est aussi un point crucial en ce qui concerne l’avenir physique et psychoaffectif de l’enfant. Problèmes d’endormissement, troubles alimentaires, terreurs inexpliquées, angoisses de séparation, sont des symptômes qui peuvent inciter les professionnels à alerter. Les parents pourront consulter un thérapeute en signalant cette naissance compliquée (césarienne, accouchement difficile, difficultés respiratoires du bébé, non contact avec la maman,…).
La prématurité est également un facteur pouvant entrainer différents troubles dès la petite enfance (retard de langage, bégaiement, retard psychomoteur, troubles psychoaffectifs, troubles neurodéveloppementaux DYS).
Allons maintenant explorer du côté des premières semaines de vie, des premiers mois, l’importance du porter, du change, de l’alimentation, du développement de la motricité, de la communication, de la relation…
L’allaitement maternel est très important pour l’enfant. Il est très riche, non seulement au niveau physiologique par la qualité du lait maternel, mais aussi au niveau neurologique. En effet, cela a un fort impact sur la future latéralité de l’enfant puisqu’il tête en alternance de chaque côté. De plus, il existe des études récentes qui ont montré une corrélation forte entre l’allaitement maternel et le bon développement cognitif, psychosocial et intellectuel chez l’enfant. Ceci s’explique par l’action des nerfs crâniens, qui sont très stimulés par la succion au sein, stimulation qui permet un meilleur développement du cerveau. Pour l’alimentation au biberon, il est de ce fait très important de proposer un moment privilégié, directement dans les bras de l’adulte qui porte son regard sur le bébé et qui lui présente en alternance le biberon à droite et à gauche.
Porter le bébé pour qu’il se sente en sécurité affective et corporelle, est une base indispensable pour sa future autonomie. La libération d’ocytocine, hormone de l’amour, de l’attachement, permet au tout petit de se nourrir émotionnellement. Quand il aura été suffisamment porté, il se sentira en confiance pour « descendre des bras » et avancer petit à petit vers son autonomie.
Proposer le sol au tout petit, sur le dos, sur le ventre, tout en étant présent avec lui, cela lui donnera la sécurité et le plaisir de se mouvoir au sol. Il est primordial également de profiter des moments de change pour que le tout petit sente son corps, comment il bouge, comment il est fait.
Toutes ces explorations vont lui permettre de développer sa proprioception, qui est en quelque sorte un 6ème sens, pour sentir son corps dans l’espace et avoir conscience de sa globalité corporelle (construction du schéma corporel chez l’enfant).
Lors de toutes ces moments de vie du tout petit, l’adulte a un rôle essentiel : être en relation avec lui, le considérer, le voir, l’écouter, lui donner sa place. Cela participera à renforcer les fonctions de base au niveau psychologique.
De la même manière, communiquer, parler à l’enfant dès sa naissance, accompagner les actes de la vie quotidienne avec des mots, exprimer ses propres émotions et accueillir les siennes, voilà un langage clair et qui donne confiance. L’enfant développera par imitation, et grâce à tout ce qu’il aura reçu, son propre langage.
Toutes ces expériences traversées, depuis le ventre de la mère, en passant par la naissance, puis les premiers mois et années de vie sont le terrain fertile et nourrissant pour un développement psychocorporel harmonieux de l’enfant.
Il aura ainsi les bases solides pour bien grandir et faire face aux évènements de la vie.
Vous êtes bloggeur(se) ou professionnel(le) petite enfance et vous souhaitez participer à la ligne éditoriale de Crèchemploi ? Contactez-nous !
Le développement psychocorporel de l’enfant se joue à travers toutes les expériences traversées, depuis le ventre de la mère, en passant par la naissance, puis les premiers mois et années de vie.
Nombreuses sont les disciplines qui décrivent le développement psycho-affectif du tout-petit, ou bien le développement psychomoteur de 0 à 3 ans, et d’autres encore le développement langagier. Les professionnelles de la petite enfance ainsi que les parents ont la possibilité de lire et de découvrir beaucoup d’informations passionnantes.
Toutefois, il est important de comprendre que ces différents versants du développement du petit enfant sont totalement imbriqués, liés, entrelacés, et dépendants les uns des autres.
En effet, dès la vie intra-utérine, à la naissance et pendant ses premières années, l’enfant passe par différentes étapes qui organisent sa vie motrice, psychique, relationnelle et langagière. C’est par l’intégration de ces passages si liés entre eux que l’enfant se construit.
Pendant la grossesse, quand tout se déroule « idéalement », on peut dire que le bébé arrive dans de bonnes conditions. Malheureusement, cette situation se présente de manière exceptionnelle. Très souvent, la maman peut ressentir de grands stress, comme par exemple, l’obligation d’un test d’amniocentèse (avec la pensée que l’enfant peut être porteur de handicap), une situation familiale complexe, des deuils éventuels, un risque de prématurité (donc alitement). On dit que le bébé est une éponge et qu’il ressent le stress de sa maman…
La réalité est que ce stress a des effets négatifs au niveau neurologique. En effet, le stress de la maman entraine une augmentation du taux de cortisol (hormone) dans le cerveau du bébé, ce qui crée une toxicité au niveau d’une partie très importante du cerveau : l’hippocampe. Cette toxicité peut entrainer plus tard des troubles des apprentissages mais surtout des difficultés dans la régulation des émotions.
La manière dont se passe la naissance est aussi un point crucial en ce qui concerne l’avenir physique et psychoaffectif de l’enfant. Problèmes d’endormissement, troubles alimentaires, terreurs inexpliquées, angoisses de séparation, sont des symptômes qui peuvent inciter les professionnels à alerter. Les parents pourront consulter un thérapeute en signalant cette naissance compliquée (césarienne, accouchement difficile, difficultés respiratoires du bébé, non contact avec la maman,…).
La prématurité est également un facteur pouvant entrainer différents troubles dès la petite enfance (retard de langage, bégaiement, retard psychomoteur, troubles psychoaffectifs, troubles neurodéveloppementaux DYS).
Allons maintenant explorer du côté des premières semaines de vie, des premiers mois, l’importance du porter, du change, de l’alimentation, du développement de la motricité, de la communication, de la relation…
L’allaitement maternel est très important pour l’enfant. Il est très riche, non seulement au niveau physiologique par la qualité du lait maternel, mais aussi au niveau neurologique. En effet, cela a un fort impact sur la future latéralité de l’enfant puisqu’il tête en alternance de chaque côté. De plus, il existe des études récentes qui ont montré une corrélation forte entre l’allaitement maternel et le bon développement cognitif, psychosocial et intellectuel chez l’enfant. Ceci s’explique par l’action des nerfs crâniens, qui sont très stimulés par la succion au sein, stimulation qui permet un meilleur développement du cerveau. Pour l’alimentation au biberon, il est de ce fait très important de proposer un moment privilégié, directement dans les bras de l’adulte qui porte son regard sur le bébé et qui lui présente en alternance le biberon à droite et à gauche.
Porter le bébé pour qu’il se sente en sécurité affective et corporelle, est une base indispensable pour sa future autonomie. La libération d’ocytocine, hormone de l’amour, de l’attachement, permet au tout petit de se nourrir émotionnellement. Quand il aura été suffisamment porté, il se sentira en confiance pour « descendre des bras » et avancer petit à petit vers son autonomie.
Proposer le sol au tout petit, sur le dos, sur le ventre, tout en étant présent avec lui, cela lui donnera la sécurité et le plaisir de se mouvoir au sol. Il est primordial également de profiter des moments de change pour que le tout petit sente son corps, comment il bouge, comment il est fait.
Toutes ces explorations vont lui permettre de développer sa proprioception, qui est en quelque sorte un 6ème sens, pour sentir son corps dans l’espace et avoir conscience de sa globalité corporelle (construction du schéma corporel chez l’enfant).
Lors de toutes ces moments de vie du tout petit, l’adulte a un rôle essentiel : être en relation avec lui, le considérer, le voir, l’écouter, lui donner sa place. Cela participera à renforcer les fonctions de base au niveau psychologique.
De la même manière, communiquer, parler à l’enfant dès sa naissance, accompagner les actes de la vie quotidienne avec des mots, exprimer ses propres émotions et accueillir les siennes, voilà un langage clair et qui donne confiance. L’enfant développera par imitation, et grâce à tout ce qu’il aura reçu, son propre langage.
Toutes ces expériences traversées, depuis le ventre de la mère, en passant par la naissance, puis les premiers mois et années de vie sont le terrain fertile et nourrissant pour un développement psychocorporel harmonieux de l’enfant.
Il aura ainsi les bases solides pour bien grandir et faire face aux évènements de la vie.
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