Comment lutter contre les inégalités sociales dès la crèche ?
Les décrochages se jouent dès la petite enfance, lorsque le cerveau connait sa période de développement la plus importante. A titre d’exemple, à quatre ans, un enfant défavorisé a entendu environ 30 millions de mots de moins qu’un enfant issu de famille favorisée.En 1962 aux Etats-Unis dans la ville d’Ypsilanti, des professionnels de crèche et des chercheurs décident de prouver que les inégalités peuvent être corrigées dès le plus jeune âge. Ils mettent au point un programme éducatif intensif, le Perry Preschool Project, à destination des défavorisés âgés de 3 à 5 ans. Ce programme comprend : des sessions de lecture individualisées, des jeux linguistiques structurés, une insistance sur le développement social et émotionnel en même temps que cognitif et une implication très forte des parents.
Chaque enfant a ensuite été suivi pendant plusieurs décennies afin de pouvoir mesurer l’impact du dispositif sur la destinée de ces individus. Les résultats sont saisissants : Ils ont globalement un meilleur taux de réussite scolaire, un accès à l’enseignement supérieur plus large, un chômage plus faible, une meilleure santé et un moindre risque de commettre des actes criminels. Selon le prix Nobel d’économie James Heckman, qui a mené une analyse coûts-bénéfices détaillée de ce programme, il s’agirait de l’investissement éducatif le plus « rentable » pour la société.
L’objectif principal serait donc de développer des places de crèches à « haute qualité éducative » destinées en priorité aux enfants de familles défavorisées. Il manque aujourd’hui environ 30 000 places, si l’on veut que la part d’enfants défavorisés accueillis en crèche soit la même que dans la population française.
La France compte 20% d’enfants de familles défavorisées. Pourtant les crèches françaises ne sont composées que de 8% d’enfants défavorisées environ.Ces établissements accueillent encore trop peu de jeunes enfants issus de milieux défavorisés, alors que ce sont eux qui bénéficieraient le plus de crèches à haute qualité éducative. Les crèches sont un besoin important pour toutes les familles, mais pour les moins lotis, elles peuvent changer le cours d’une vie.
Recommandations aux communes et aux intercommunalités :
1. Créer les nouvelles places de crèche en priorité dans les quartiers les moins aisés.
2. Donner la priorité aux familles défavorisées dans l’accès aux places de crèches, afin que les enfants de familles sous le seuil de pauvreté cessent d’être sous-représentés dans les crèches françaises.
3. S’inspirer des exemples de crèches de haute qualité éducative ayant fait leurs preuves.
4. Pour les communes les plus petites et les moins riches, développer la compétence Petite enfance des intercommunalités afin de pouvoir créer les places manquantes.
Recommandations aux conseils généraux :
1. Soutenir financièrement l’ouverture de crèches dans les zones du département les moins favorisées.
2. Conditionner les cofinancements départementaux à des critères d’accueil en crèche des enfants défavorisés.
3. Mettre les différents instruments départementaux de la petite enfance au service du développement éducatif : qualité éducative des crèches, formation et soutien aux assistants maternels, services de PMI et de soutien à la parentalité.
Chaque enfant a ensuite été suivi pendant plusieurs décennies afin de pouvoir mesurer l’impact du dispositif sur la destinée de ces individus. Les résultats sont saisissants : Ils ont globalement un meilleur taux de réussite scolaire, un accès à l’enseignement supérieur plus large, un chômage plus faible, une meilleure santé et un moindre risque de commettre des actes criminels. Selon le prix Nobel d’économie James Heckman, qui a mené une analyse coûts-bénéfices détaillée de ce programme, il s’agirait de l’investissement éducatif le plus « rentable » pour la société.
L’objectif principal serait donc de développer des places de crèches à « haute qualité éducative » destinées en priorité aux enfants de familles défavorisées. Il manque aujourd’hui environ 30 000 places, si l’on veut que la part d’enfants défavorisés accueillis en crèche soit la même que dans la population française.
La France compte 20% d’enfants de familles défavorisées. Pourtant les crèches françaises ne sont composées que de 8% d’enfants défavorisées environ.Ces établissements accueillent encore trop peu de jeunes enfants issus de milieux défavorisés, alors que ce sont eux qui bénéficieraient le plus de crèches à haute qualité éducative. Les crèches sont un besoin important pour toutes les familles, mais pour les moins lotis, elles peuvent changer le cours d’une vie.
Recommandations aux communes et aux intercommunalités :
1. Créer les nouvelles places de crèche en priorité dans les quartiers les moins aisés.
2. Donner la priorité aux familles défavorisées dans l’accès aux places de crèches, afin que les enfants de familles sous le seuil de pauvreté cessent d’être sous-représentés dans les crèches françaises.
3. S’inspirer des exemples de crèches de haute qualité éducative ayant fait leurs preuves.
4. Pour les communes les plus petites et les moins riches, développer la compétence Petite enfance des intercommunalités afin de pouvoir créer les places manquantes.
Recommandations aux conseils généraux :
1. Soutenir financièrement l’ouverture de crèches dans les zones du département les moins favorisées.
2. Conditionner les cofinancements départementaux à des critères d’accueil en crèche des enfants défavorisés.
3. Mettre les différents instruments départementaux de la petite enfance au service du développement éducatif : qualité éducative des crèches, formation et soutien aux assistants maternels, services de PMI et de soutien à la parentalité.
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