Assistants maternels : un métier en mutation, quels enjeux pour les crèches ?
Au début du mois de septembre 2025, l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) a publié un rapport qui fait l’effet d’un signal d’alarme. Il s’intéresse à l’avenir du métier d’assistant maternel, longtemps pilier de l’accueil individuel, mais aujourd’hui fragilisé. Ce mode d’accueil représente encore près d’un tiers des solutions offertes aux familles, et pourtant il se réduit d’année en année.
Pour les professionnels de crèche, cette évolution n’est pas anecdotique : elle touche à l’équilibre même du service public de la petite enfance, fondé sur une complémentarité entre accueil collectif et individuel.
Les causes sont bien identifiées :
- des départs massifs à la retraite dans les prochaines années,
- une difficulté à attirer de nouvelles vocations,
- des conditions de travail et des rémunérations qui peinent à séduire,
- et un sentiment d’isolement professionnel, qui affaiblit la reconnaissance du métier.
Cette érosion progressive inquiète, car elle pourrait accentuer la pression sur les crèches et micro-crèches, déjà confrontées à des difficultés de recrutement.
Le rapport ne se contente pas du constat, il avance plusieurs pistes pour redonner souffle à la profession :
- Mieux rémunérer : un plancher horaire fixé à 33 % du SMIC, avec des compléments pour les horaires atypiques ou l’accueil d’enfants en situation de handicap.
- Former davantage : porter la formation initiale à 180 heures dès 2026 et renforcer la formation continue.
- Créer des passerelles : réfléchir à un métier unique de la petite enfance, permettant de passer de l’accueil collectif à l’accueil individuel.
- Développer les crèches familiales : un modèle hybride qui associe la souplesse de l’accueil à domicile et la sécurité d’un encadrement institutionnel.
L’idée est claire : répondre à l’urgence de créer des places sans négliger la qualité de l’accueil.
Pour les gestionnaires, directrices et équipes de crèche, cette réforme soulève plusieurs enjeux stratégiques :
- Préserver la complémentarité
Si le nombre d’assistants maternels continue de chuter, les crèches devront absorber une demande encore plus forte. Ce rapport invite à anticiper cette évolution. - Saisir l’opportunité des passerelles
Le projet d’un métier unique petite enfance pourrait offrir de nouvelles possibilités de mobilité professionnelle entre crèche et accueil individuel, utiles pour recruter et fidéliser. - Valoriser toute la filière
En mettant en avant une meilleure rémunération et une reconnaissance accrue des compétences, c’est l’ensemble du secteur qui peut en bénéficier, en termes d’image et d’attractivité.
Le rapport IGAS met en lumière une réalité : l’accueil individuel par assistants maternels est en déclin, et cela concerne directement les crèches. Car moins il y aura de professionnels à domicile, plus la pression se fera sentir sur les structures collectives.
Les mesures proposées — revalorisation salariale, formation renforcée, convergence des métiers — ouvrent des perspectives positives. Mais leur mise en œuvre concrète sera déterminante pour l’avenir des professionnels et des familles.
Pour les crèches, rester attentives à ces évolutions, c’est préparer dès aujourd’hui l’avenir du secteur et des métiers de la petite enfance.
Sources : IGAS
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