Pas de bébés à la consigne : Retour sur la grève du 19 octobre 2023, rencontre avec Aurore Berger
Il y a quelques semaines, Pas de bébés à la consigne avait lancé un appel à la grève, réunissant des participants déterminés à faire entendre leur voix. C’est ce jeudi 19 octobre 2023 que les acteurs de la petite enfance se sont mobilisés afin de demander des améliorations dans les conditions d'accueil des tout-petits.
Leur objectif était de faire résonner, une fois de plus, la voix de ceux qui s'occupent des tout-petits, après leur dernière manifestation en date du 6 juin 2023. Leur message était simple : exiger du gouvernement des mesures concrètes et continues pour résoudre les problèmes alarmants qui touchent la petite enfance.
À l'occasion de la journée d'action du 19 octobre, Aurore Bergé, Ministre des Solidarités et des Familles, a reçu une délégation du collectif "Pas de Bébés à la Consigne". La réunion s'est caractérisée par une écoute active et attentive de la part de la ministre, qui a pris en considération les analyses du collectif concernant la situation des modes d'accueil. Cependant, aucune solution concrète ni calendrier précis n'ont été annoncés lors de cette rencontre.
Lors de cette réunion, trois points clés ont été abordés concernant les taux d'encadrement dans les modes d'accueil des tout-petits :
- La ministre soutient le principe d'un taux d'encadrement de 1 professionnel pour 5 enfants, mais les détails d'application restent à définir.
- Elle est d'accord sur la réduction de la taille des groupes d'enfants, mais soulève des préoccupations liées à l'architecture des structures.
- Aucune position claire n'a été prise concernant l'accueil en surnombre.
En ce qui concerne la formation et la qualification :
- Le collectif a insisté sur l'importance des diplômes et des formations diplômantes, tout en exprimant des préoccupations quant à la Validation des Acquis de l'Expérience (VAE) inversée. La ministre a rappelé les réunions programmées avec les régions en vue d'adapter l'offre à la demande en fonction des territoires.
- Cet échange a également porté sur la nécessité d'améliorer le ratio de professionnels diplômés d'état ou qualifiés. Pour l'heure, aucune annonce n'a été faite par la Ministre à ce sujet.
- En ce qui concerne les temps d'analyse des pratiques professionnelles, bien que la ministre ait exprimé son accord sur le principe d'augmenter ces heures, elle a indiqué qu'elle souhaitait d'abord obtenir le retour de l'expérimentation actuelle de six heures par an par professionnel, suggérant que cette question n'était pas prioritaire.
- La ministre attend prochainement les résultats d'une étude qu'elle a commandé pour évaluer la fréquence du recrutement de personnel non diplômé. Toutefois, la conclusion de cette étude demeure inconnue à ce stade.
Concernant les salaires :
- Dans le secteur privé, une réunion avec les grandes entreprises est prévue dans un futur proche pour discuter des conventions collectives et des améliorations à apporter pour les salariés. L'absence de progrès dans ce domaine pourrait entraîner une absence d'aide financière.
- Dans le secteur public, les augmentations salariales dépendront du RIFSEEP (régime indemnitaire tenant compte des fonctions, des sujétions, de l'expertise et de l'engagement professionnel), malgré les inégalités notables, les montants variant d'une collectivité à l'autre.
- La ministre a également exprimé son soutien à l'alignement des statuts sur la catégorie A et B, mais des discussions avec le ministère de la Fonction Publique sont nécessaires pour concrétiser cette idée.
La ministre a exprimé sa volonté de rencontrer à nouveau le collectif Pas de bébés à la consigne pour des points d'étape et pour "construire dans le temps", montrant ainsi une volonté de continuer les échanges.
Cette mobilisation a réuni plusieurs milliers centaines de manifestants à travers la France entière. De Paris à Metz, tous arboraient des pancartes exprimant leur frustration et leur détermination à faire entendre leurs voix.
Voici quelques images du rassemblement à Lyon et leurs revendications :
« Personnel Fatigué !! Usé !! Mal payé ! »
« Manque de personnel = maltraitance institutionnelle »
Les membres de l’ADGS (l’Association de Gestion et Développement de Services) nous rappellent les raisons de leur présence. Ils dénoncent leurs salaires insuffisants, se battent pour des conditions d'accueil dignes de ce nom pour les enfants, et dénoncent les solutions proposées qui n'ont pas été suivies d'effet.
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